Lors de notre assemblée générale le 14 septembre 2017, nous avons débattu, avant d’élire un nouveau bureau, de la mixité ou de la non-mixité de ce bureau. Nos statuts n’imposent pas la non-mixité du bureau, mais celle-ci peut être débattue chaque année par les adhérent⋅es, en fonction des personnes présentes, des objectifs de l’association, de son organisation ou des problèmes rencontrés. Le consensus n’ayant pu être atteint, la non-mixité du bureau pour l’année 2017-2018 a été votée par 18 votes pour, 3 abstentions et 2 votes contre ; les 8 hommes cisgenres adhérents de notre association et présents à l’assemblée générale n’ont pas pris part au vote. Notre association demeure par ailleurs mixte, et les hommes cisgenres pourront régulièrement prendre part à l’organisation des actions et au travail associatif, comme tou⋅te⋅s les adhérent⋅es.
Pour poursuivre ces discussions et approfondir cette question, nous vous proposons quelques lectures :
1. Sur le principe et la pratique de la non-mixité :
– Plusieurs billets de Christine Delphy défendent l’importance de la non-mixité dans les luttes féministes contemporaines : « La non mixité, une nécessité politique » ou « Retrouver l’élan du féminisme ».
– « La non-mixité, un outil politique indispensable » de Rokhaya Diallo et une interview de François Vergès sur la non-mixité afroféministe, « De l’utilité de la non-mixité dans le militantisme » écrit par Caroline de Haas dans le contexte de Nuit Debout, qui revient sur les débuts d’OLF
– Les synthèses de L’écho des sorcières et de Simonae sur la non-mixité féministe.
– Pour en savoir plus sur la pratique de la non-mixité féministe au début des années 70, vous pouvez lire l’article « La politique c’est la vie même » dans Le Torchon brûle (p. 22), le journal du MLF.
– L’article « La non-mixité comme métaphore » de Liliane Kandel dans Egalité entre les sexes : mixité et démocratie (en BU Diderot).
– « Les groupes de parole ou la triple concrétisation de l’utopie féministe » de Marion Charpenel, article en ligne en accès réservé.
2. Sur la position des hommes dans les luttes féministes :
– L’article « Nos amis et nous » (1974-1975) de Christine Delphy est un texte essentiel en France malgré l’évolution importante du contexte militant.
– Le « Petit guide de dispowerment pour les hommes proféministes » de Francis Dupuis-Déri est à la fois une liste de conseils pour les hommes cis souhaitant participer aux actions militantes féministes et une problématisation des enjeux de leur participation.
– Une thèse (disponible en ligne) a été consacrée à cette question par Alban Jacquemart : « Les hommes dans les mouvements féministes français. Sociologie d’un engagement improbable »
– L’article de Léo Thiers-Vidal « De la masculinité à l’anti-masculinisme » dans Nouvelles Questions Féministes.